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Photographier la faune des épaves

Pour de nombreux plongeurs les épaves représentent quelque chose de magique. Souvent porteuses d'une histoire, elles retrouvent sous l'eau une nouvelle vie. Photographier la faune qui les habite, nécessite de prendre en compte cet environnement particulier pour y adapter les méthodes et techniques de prise de vues.

 

 

La faune des épaves

Abri providentiel pour la faune, les épaves sont colonisées par des nombreuses espèces fixes, et mobiles. Mollusques, cnidaires et éponges colonisent les structures, poissons benthiques et crustacés trouvent refuge dans les membrures et à l'intérieur. Les poissons pélagiques rôdent à proximité immédiate. Tous sont autant de sujets pour le photographe.

L'approche des poissons n'est pas particulièrement facilitée par leur présence sur une épave. Les règles d'approche qui prévalent pour la photographie de poissons sont toujours les même : silence, patience, respect d'une distance minimale qui dépend de l'animal. Un poisson solitaire on en banc ne se laissera jamais bloquer dans un lieu fermé. Les pélagiques sont curieux, ils s'approchent mais restent très méfiants et difficiles à photographier en raison de leur mobilité et de la distance souvent importante qu'ils laissent entre eux et le photographe. Avec de l'habitude et un peu d'expérience, il est possible d'approcher de très prés des poissons isolés ou en bancs, du moment ou ils ne se sentent pas menacés.

Une lumière particulière

Autour et surtout à l'intérieur d'une épave, la lumière est changeante. Le contraste est important entre la vie marine, le plus souvent fortement colorée et le monochrome des structures de l'épave. Suivant l'orientation, l'endroit de l'épave où l'on se trouve et le moment de la journée, l'intensité et la nature de la lumière varient fortement. La variation de ce paramètre essentiel contraint le photographe à mesurer continuellement la lumière. Il est impossible dans ce cas de partir avec un appareil préréglé.

Technique photo

Lumière naturelle

La photographie en lumière naturelle est surtout utilisée pour rendre l'ambiance particulière des épaves. La faune sert à mettre en valeur cette ambiance. Les poissons, la faune fixée sont généralement mis en premier ou en deuxième plan, souvent en contre-jour. Dans ce cas c'est le graphisme des silhouettes qui est recherché. Il faut faire attention à ne pas se laisser piéger par les forts contrastes existants entre la lumière ambiante, celle, plus forte, venant de la surface et celle absorbée par la faune et les tôles. Sauf cas particulier ou mesure particulièrement performante réalisée par l'appareil, le mieux est de faire une mesure de la lumière ambiante mesurée sur les tôles de l'épave et de corriger manuellement en fonction du sujet, de l'effet de contraste recherché et de l'orientation par rapport à la surface ou au point d'entrée de la lumière du jour si la photo est faite depuis l'intérieur de l'épave. Un diaphragme ouvert et une vitesse élevée vont accentuer les contrastes et seront préférés avec les sujets en mouvement. Un diaphragme fermé et une vitesse lente vont adoucir les contrastes et ne sont pas utilisables avec des sujets en mouvement.

Lumière artificielle

Le sujet, poisson ou faune fixée, est placé au premier plan et est éclairé par le flash. L'arrière plan est généralement sombre. Il peut être éclairé par un deuxième flash qui servira également à diminuer les ombres portées et à accentuer l'effet de relief.

Lumière mixte

Le premier plan, poisson ou faune fixée est éclairé par le flash, l'arrière plan est éclairé par la lumière naturelle. Pour ce faire le diaphragme est réglé en fonction de l'utilisation du flash et la vitesse est réglée pour laisser entrer suffisamment la lumière éclairant l'arrière plan. Il faut pour cela avoir mesuré la lumière à l'aide de la cellule de l'appareil.

Chois des objectifs

Grand angle

Le grand angle est un objectif bien adapté à la photographie des poissons des épaves. Grâce à sa largeur d'angle, à sa profondeur de champ importante et à sa mise au point rapprochée, il permet, notamment à l'intérieur des épaves, avec peu de recul de composer des images comportant à la fois les poisons et leur environnement, ou bien de photographier un banc dans sa plus grande partie. Avec ce type d'objectif il est souhaitable d'utiliser deux flashs.

Objectifs de 50 à 105 mm

Ils permettent de photographier les poissons sans avoir trop à se rapprocher, notamment les pélagiques. Ce type d'objectif ne permet pas réellement de photographier les poissons en faisant ressortir leur environnement et l'ambiance de l'épave Le deuxième flash n'est dans cas utilisé que pour adoucir les éventuelles ombres portées. Sauf utilisation d'un flash puissant ou d'une pellicule sensible (400 ISO), au delà de 1,50 m le risque de sous exposition est important.

Choix de la pellicule

La faible lumière qui règne à l'intérieur des épaves n'impose pas forcement le choix d'une pellicule très sensible, sauf pour la réalisation de photos en lumière naturelle. Dans le cas de photos en lumière mixte, la restitution de l'ambiance peut très bien être réalisée avec une pellicule classique de 100 ISO.

Les pellicules noir et blanc permettent de réaliser de très belles photos dans ce type d'ambiance.

Quelques règles de Sécurité

La plongée sur épave obéit à des règles de sécurité que doit respecter le photographe sous-marin. Elle est réservée aux plongeurs expérimentés. L'accompagnateur doit être choisi en conséquence. Les épaves sont des lieux fermés dans lesquels il ne faut pénétrer qu'avec précaution en étant certain de toujours avoir une sortie en vue. Les coups de palmes et même les bulles d'air peuvent soulever un nuage de particules (rouille, dépôts) qui mettront du temps à se dissiper. N'emporter que le matériel de photo minimum. Un caisson et deux flashs sont dans la plus part des cas très encombrants pour se glisser dans une coursive ou passer par une porte. Avoir toujours avec soi un couteau ou un sécateur, particulièrement lorsque des filets habillent l'épave. Ne pas s'en approcher même si la photo gagne en esthétique avec le banc de poissons à proximité. Attention. Pris par son cadrage, il est fréquent que le photographe ne fasse pas attention à ce qui se trouve sur le côté ou derrière. Là est le danger de rester accroché. L'effet venturi créer par le mouvement des masses d'eau qui traversent les hublots et autres ouvertures doit également inciter à la prudence.