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Requin Baleine (Rhincodontypus)

Le requin-baleine (Rhincodon typus) peut atteindre 20 mètres de long, pour une masse de 34 tonnes. Ce requin est considéré comme le plus grand poisson dans le monde. La dernière rencontre en Côte d'Ivoire date de 2011, au Bélier.

Massif, se déplaçant assez lentement et dénué d'agressivité, ce requin est parfaitement inoffensif pour l'homme. À l'image de la baleine bleue, son équivalent chez les mammifères de la mégafaune maritime, ce géant des mers se nourrit principalement de plancton, d'algues et d'animaux microscopiques, qu'il absorbe par sa large bouche.

Facilement reconnaissable avec sa livrée en damier, le requin-baleine se rencontre dans les mers ouvertes et les océans tropicaux et chauds. Sa durée de vie est estimée entre 100 et 150 ans même si le plus vieux spécimen recueilli était âgé d'environ 70 ans. Bien qu'il n'y ait aucune donnée précise sur sa population totale, l'espèce est considérée comme vulnérable.

Morphologie Générale

Son corps est hydrodynamique, allongé mais plutôt massif, et plusieurs crêtes longitudinales s'étendant de la tête au dos. Sa tête est large et aplatie. Les yeux, dépourvus de paupière ou de poche sub-oculaire, sont placés latéralement, sur les côtés de la tête. Sa bouche immense peut mesurer jusqu'à deux mètres de large, et lui permet de filtrer 2 000 t d’eau par heure. Il possède un très grand nombre de dents minuscules, disposées en 300 rangées par mâchoire. Les cinq paires de fentes branchiales, très longues, outre leur fonction respiratoire, servent à filtrer l'eau pour en séparer la nourriture avant la déglutition.

Taille

La taille des requins-baleines a fait l'objet d'un certain nombre d'assertions plus ou moins justifiées. Selon les observations faites dans l'océan Indien, la taille du requin-baleine se situe presque toujours entre 4 et 14m (95 % des observations), avec un maximum d'observations entre 5,50 et 10 m (71 % des cas). Il peut donc atteindre une longueur maximum pratique de l'ordre de 14m, même si la taille maximum de 20 m, pour un poids d'environ 34 t a été rapporté une fois, en 1999. Le requin-baleine est le plus grand poisson existant de nos jours, et seuls Leedsichthys et les Mégalodons, disparus aujourd'hui, l'auraient dépassé. Dans le reste du règne animal, il est toutefois plus petit que la baleine bleue, mammifère qui peut atteindre 30 mètres pour 170 tonnes.

Peau

La peau du ventre du requin-baleine est complètement blanche, tandis que celle du dos est grise, plus foncée que chez la plupart des requins, avec beaucoup de taches claires et des lignes horizontales et verticales de couleur blanche ou jaune formant un « damier ». Ces taches permettent l'identification des individus par photo-identification : des fiches signalétiques, sortes de cartes d’identité, sont associées aux animaux, et sont ensuite utilisées par les chercheurs pour reconnaître et dénombrer les requins-baleines. On a déjà observé aux îles Galápagos et en Australie et même filmé un requin-baleine albinos. Comme dans le reste du règne animal, ces individus sont extrêmement rares.

La peau du requin-baleine est plus épaisse et plus dure que celle de toute autre espèce dans le monde, atteignant jusqu'à 15 cm d'épaisseur, et est couverte de denticules dermiques. C'est son principal moyen de défense.

La première nageoire dorsale a une forme globalement triangulaire. L'extrémité est arrondie chez les juvéniles et devient plus droite et anguleuse avec l'âge. Ses faces ont la même livrée en « damier » que le corps. La seconde nageoire dorsale est plus petite.

Les nageoires pectorales, puissantes, ont une forme de faux. La face supérieure est sombre et parsemée de taches tandis que la face inférieure est blanche.

La nageoire caudale est hétérocerque, le lobe supérieur étant bien plus grand que l'inférieur (l'asymétrie devient moins prononcée chez les adultes). C'est elle qui fournit la force motrice. Cependant, le requin-baleine n'est pas un nageur efficace, il utilise tout son corps pour nager et se déplace à une vitesse moyenne de (5 km/h), une vitesse relativement lente pour un poisson.

Alimentation

Le requin-baleine peut « aspirer » d'énormes quantités d'eau pour se nourrir (observer la déformation de la surface). Le krill fait partie du régime alimentaire du requin-baleine.

Ce géant des mers ne partage pas que son nom avec les baleines. Il suit également le même régime alimentaire. En effet, le requin-baleine se nourrit uniquement de proies de petite taille telles que le plancton et le krill, mais aussi d'algues, de petits crustacés, de petits calmars ou de poissons de moins de 10 cm (maquereaux, thons). Une analyse du contenu de l'estomac d'un spécimen pêché au large des côtes de l'Inde en 1961 a révélé une grande variété d'ingesta, « y compris de grandes quantités de zooplancton, de restes de poissons en partie digérés, de crustacés, de mollusques et de petites quantités d'algues, ce qui suggère sans aucun doute un régime alimentaire omnivore». Cependant, il convient de se montrer moins catégorique car, à cause de son comportement de filtreur, l'absorption d'algues peut être involontaire.

Pour compenser la petite taille de ses proies, il doit avaler de grandes quantités de nourriture (près d'une tonne de plancton par jour). Pour cela, il filtre, grâce à ses larges ouïes, l'eau qui s'engouffre dans son immense gueule. Ses nombreuses rangées de dents, longues de quelques millimètres, ne jouent aucun rôle dans l'alimentation. Au lieu de cela, le requin aspire l'eau, ferme la bouche et expulse l'eau par ses branchies. Pendant le léger retard entre la fermeture de la bouche et l'ouverture des fentes branchiales, la nourriture est piégée contre les denticules dermiques tapissant les lames branchiales et le pharynx. Cette modification unique des branchies empêche le passage des solides, de taille supérieure à 2 mm, mais laisse les liquides s'écouler. Les particules isolées par ce « tamis » sont alors avalées. Des requins-baleines ont été surpris en train de « tousser ». On présume qu'il s'agit d'un moyen de retirer l'accumulation de particules dans les branchies.

Répartition et Habitat

On rencontre le requin-baleine dans les eaux tropicales et tempérées à chaudes de l'Atlantique, du Pacifique et de l'océan Indien. Il vit dans une bande autour de l'équateur jusqu'à 30° de latitude Nord et 35° de latitude Sud. C'est une espèce essentiellement pélagique vivant au large en eau très profonde. Cependant, adultes et juvéniles se retrouvent près de lagons, de récifs coralliens ou de zones sablonneuses durant plusieurs mois. Ils sont généralement repérés près de la surface de l'eau, solitaires ou en groupes pouvant atteindre des centaines d'individus.

Les requins-baleines migrent sur de longues distances, leurs déplacements étant probablement liés à la prolifération du plancton et aux changements de température de l'eau. Ils sont souvent associés à des bancs de poissons pélagiques, en particulier les scombridés. Repérés et observés aujourd'hui par des satellites de télédétection, les requins-baleines ont parcouru plus de 12 000 km vers le sud-ouest dans les eaux internationales et les eaux au large des nations du Pacifique sud. Ces satellites ont permis d'enregistrer des déplacements de plusieurs milliers de kilomètres sur des périodes de quelques semaines ou de quelques mois dans le Pacifique est et près de l'Asie du Sud-Est. Un requin repéré dans la mer de Bohol, près des Philippines, a effectué plus de 3 000 km en deux mois jusqu'au abords du Viêtnam. Un autre, repéré sur la côte de Sabah, en Malaisie, s'est éloigné au large avant de retourner dans les eaux côtières de la Malaisie après avoir effectué un parcours de plus de 2 152 km. Un regroupement de requin-baleine se produit annuellement dans le golfe de Californie, au large du Mexique. Il se pourrait que les eaux peu profondes près de l'embouchure de certaines rivières et de certains estuaires constituent des lieux de prédilection pour l'accouplement, la mise bas, ou pour l'alimentation. Les requins-baleines fréquentent de façon saisonnière les eaux peu profondes à proximité d'estuaires et d'embouchures de rivières dans au moins deux régions d'Asie du Sud-Est : le Nord de Bornéo et les Philippines.